À première vue, Siouxsie and the Banshees est en effet un groupe qui s'inscrit dans la lignée punk : formé en 1976 autour d'une chanteuse à la personnalité imprévisible qui se fait appeler Siouxsie Sioux, de son vrai nom Susan Dallion, il s'engouffre déjà à la suite des Sex Pistols, au point que son premier batteur n'était autre que Sid Vicious ! Et les débuts du groupe s'inscrivent en effet dans une musique furieuse et cassante, bien que déjà plus sombre que le reste de la scène punk, ce sont le single Hong Kong Garden (1977) et l'album The Scream (1978), à la fois riches et d'une énergie débordante !
Siouxsie Sioux, la chanteuse emblématique du groupe, photographie de Stéphane Burlot pour l'ouvrage Carnets Noirs. Plus tout à fait punk, pas encore totalement gothique : le groupe britannique Siouxsie and the Banshees, à l'instar de The Cure et Joy Division, représente une étape bien particulière dans l'histoire des musiques sombres, une époque où, après l'explosion d'un punk simple et cassant à la fin des années 70, certains artistes issus de cette mouvance cherchaient à créer des choses plus élaborées ; c'est alors qu'on commence à parler de post-punk, de coldwave mais aussi de "goth", qui deviendra plus tard "gothic" dans les années 80. Siouxsie and the Banshees est l'un des groupes les plus significatifs de cette transition du punk vers le gothique, qui n'a cessé d'évoluer et d'innover, au point qu'il est encore passionnant aujourd'hui de s'y plonger : en voici donc un aperçu pour les curieux ! À première vue, Siouxsie and the Banshees est en effet un groupe qui s'inscrit dans la lignée punk : formé en 1976 autour d'une chanteuse à la personnalité imprévisible qui se fait appeler Siouxsie Sioux, de son vrai nom Susan Dallion, il s'engouffre déjà à la suite des Sex Pistols, au point que son premier batteur n'était autre que Sid Vicious ! Et les débuts du groupe s'inscrivent en effet dans une musique furieuse et cassante, bien que déjà plus sombre que le reste de la scène punk, ce sont le single Hong Kong Garden (1977) et l'album The Scream (1978), à la fois riches et d'une énergie débordante ! Hong Kong Garden, premier single du groupe. Carcass, un titre particulièrement vigoureux de l'album The Scream. Si ces débuts sont déjà remarquables, Siouxsie and the Banshees est cependant à des années-lumières de figer sa formule : à ce premier jet succédera en effet une longue évolution au fil des albums au cours de laquelle sa musique se fait plus riche, mettant davantage l'accent sur des atmosphères sombres et travaillées. Il en va ainsi du deuxième album Join Hands puis de Kaleidoscope, plus mélodieux que leur prédécesseur bien que toujours tumultueux, et surtout de l'excellent Juju qui figure de loin parmi les meilleurs albums du groupe, plus sombre et inquiétant. C'est aussi à cette période que le nouveau batteur du groupe, Budgie, se démarque par son jeu en roulements orageux qui sera largement repris par la suite dans la scène gothique. Placebo Effect, un titre de l'album Join Hands intéressant pour sa montée en puissance. Lunar Camel, ballade étrange et envoûtante de l'album Kaleidoscope. Spellbound, clip accompagnant l'album Juju. Juju, sorti en 1981, est probablement l'album où Siouxsie and the Banshees s'est le plus rapproché du gothique naissant ; toutefois, son évolution ne s'arrête pas là, le groupe est sans cesse en mouvement ! Après Juju sort en effet un album où Siouxsie and the Banshees, tout en conservant l'aspect grinçant de ses origines post-punk et goth, se fait bien plus doux et plus sensible, aussi bien dans sa musique que dans le chant de Siouxsie, produisant un disque de grande qualité par ses sons variés, mais en même temps très loin de la puissance de feu des débuts du groupe : c'est A Kiss In The Dreamhouse. Slowdive, l'un des titres de A Kiss In The Dreamhouse. Cette volonté d'aboutir à une musique plus calme et plus raffinée ne sera cependant pas toujours heureuse : l'album Hyaena qui suit, voyant Robert Smith du groupe rival The Cure intégrer temporairement la formation, puis Tinderbox, Peepshow et surtout Superstition sont décevants, moins prenants bien que tout n'y soit pas à jeter. Le rythme de production du groupe, qui était jusqu'alors d'un album par an, ralentit à cette époque, ce qui confirme une certaine fatigue. L'un des meilleurs morceaux de l'album Tinderbox, Cities in the Dust, aux sonorités exotiques. Dazzle, chanson à l'atmosphère brumeuse issue de l'album Hyaena. Il serait en revanche dommage de ne pas se pencher sur le dernier album de Siouxsie and the Banshees : The Rapture, sorti en 1995 après quatre années de silence, possède en effet l'avantage de mettre en valeur comme jamais la voix de Siouxsie, dans un style plus mélancolique, désormais aussi loin que possible des musiques punk et gothiques de la fin des années 70 mais avec -c'est l'essentiel !- beaucoup de talent. Stargazer, chanson tirée de l'album The Rapture. La prolifique carrière de Siouxsie and the Banshees s'arrête là-dessus, en dépit d'une courte reformation pour une tournée finale en 2002 ; le groupe laisse derrière lui l'héritage de vingt ans d'expériences musicales dont se sont abondamment nourris les artistes qui l'ont suivi dans le rock, le punk ou le gothique, faisant de lui un groupe respecté pour son rôle historique en plus de son originalité.
5 Commentaires
Mordraal
11/29/2015 01:55:00 am
Salut ! C'est marrant, j'ignorais que l'appellation "dark wave" avait été employée à cette époque pour ces groupes ! Aujourd'hui, ce qu'on appelle "darkwave" (généralement en un seul mot), c'est plutôt le style de la scène gothique allemande des années 90 à base de mélanges avec l'électronique et l'industriel, genre Girls Under Glass, Das Ich ou Project Pitchfork, plus des groupes d'autres pays qui se sont inscrits dans leur continuité comme Breath of Life (le fameux morceau "Nasty Cloud") ou Kirlian Camera (jamais compris pourquoi "Carnets Noirs" l'avait rangé dans le dark-folk, celui-là).
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Bonjhour,
Mordraal
11/29/2015 07:56:14 am
Je vois ça, j'ignorais l'histoire de ce nom ! Concernant Dead Can Dance et Cocteau Twins, à l'instar de Collection d'Arnell-Andréa que j'ai également présenté ici, on parle plutôt de "heavenly voices" ou de "néoclassique gothique", maintenant.
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Sirius
11/23/2016 05:58:36 am
c'est bizarre de toujours vouloir coller des étiquettes... on retiendra de ce groupe qu'il a réussi l'exploit de créer toute une série de singles pop, faciles d'accès tout en étant étranges, chose rare avec toujours un contraste entre musique entraînante et textes sombres. un groupe à multi-facettes, post-punk, et rock alternatif.
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Mordraal
J'aime les musiques gothiques et industrielles, les sciences sociales, les jolies filles et les guillotines. Archives
Février 2020
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